Trouver sa place quand on se lance (sans se faire violence)

Quand on se lance, on ne cherche pas seulement des clients.
On cherche surtout sa place.

Sa place dans le bruit ambiant.
Sa place dans les discours contradictoires.
Sa place entre ce qu’on peut faire… et ce qu’on nous dit qu’on devrait faire.

Et très souvent, surtout quand on est une femme, on tombe sur le même refrain :

“Si tu veux réussir, il faut te faire violence.”
“C’est une question de priorité.”
“Tu peux bien garder ton job la journée et bosser sur ton business le soir.”
“Lève-toi à 4h, va courir, fais du deep work, automatise, scale, vends.”

Le problème, ce n’est pas le travail

C’est le dogme autour du travail.

Avant de me lancer complètement, on m’a conseillé — souvent des hommes, bien intentionnés — de :

  • garder mon travail salarié la journée
  • lancer mon entreprise le soir
  • “tenir quelques mois comme ça”

Sauf que ce qu’on oubliait dans l’équation, c’est que j’étais déjà au début d’un burnout.
Charge mentale énorme. Fatigue chronique. Plus d’espace pour respirer.

Quand j’ai dit que je ne pouvais pas, la réponse a été brutale :

“Alors c’est que ce n’est pas ta priorité.”
“Il faut se faire violence.”

Non.
Ce n’était pas un problème de priorité.
C’était un problème de survie mentale.

Le mythe de l’entrepreneur “alpha”

Sur LinkedIn, on te vend souvent un modèle unique :

  • se lever à 4h du matin
  • aller courir
  • douche froide
  • deep work jusqu’à 22h
  • créer des bots IA
  • publier tous les jours
  • “écraser la concurrence”

Un modèle très compétitif, très viriliste, très orienté :

“Qui a la plus grosse ?”

Mais ce modèle-là ne convient pas à tout le monde.
Et surtout : il ne convient pas à beaucoup de femmes.

Pas parce qu’on est moins ambitieuses.
Mais parce que notre rapport au travail, à la visibilité et à l’énergie est souvent différent.

On peut être visible sans être en guerre

Contrairement à ce qu’on essaie de nous faire croire :

  • on n’a pas besoin de se comparer en permanence
  • on n’a pas besoin de “dominer”
  • on n’a pas besoin d’être bruyante pour exister

On peut :

  • construire lentement
  • choisir des plateformes où on se sent à l’aise
  • communiquer à sa façon
  • respecter son rythme

👉 Pour certaines, ce sera LinkedIn.
👉 Pour d’autres, Instagram, un blog, une newsletter, un podcast.
👉 Pour d’autres encore, quelque chose de plus discret, plus doux, plus aligné.

Et c’est parfaitement valide.

Écouter son corps plutôt que les injonctions

Quand on est fatiguée, déjà à bout, déjà en surcharge :

  • se faire violence n’est pas du courage
  • c’est souvent ce qui mène droit au mur

L’entrepreneuriat ne devrait pas être une épreuve de résistance mentale permanente.
Il peut être :

  • évolutif
  • respectueux
  • adaptable
  • humain

Trouver son mode de communication, ce n’est pas “perdre du temps”.
C’est poser des bases solides pour durer.

Il n’y a pas une seule façon de réussir

Si tu te lances et que tu as l’impression de ne pas rentrer dans les cases :

  • ce n’est pas toi le problème
  • ce sont les cases

Tu n’as rien à prouver.
Tu n’as pas à t’épuiser pour mériter ta place.
Tu peux réussir sans te faire violence, sans jouer un rôle qui ne te ressemble pas.

Et parfois, le vrai courage, ce n’est pas d’en faire plus.
C’est d’oser faire différemment.

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